La petite histoire d’une grande aventure

Chiots Nordiques a vu le jour en 2009, lorsqu’André Roy et Cathy Samson ont unis leurs efforts afin de répondre aux besoins jusque-là non-répondus des chiens errants des communautés éloignées du Québec. Cathy travaillait alors comme contractuelle en ergothérapie à Kawawachikamach, une communauté Naskapie près de Schefferville. Dans chacun de ses séjours, elle y croisait nombre de chiens sans colliers, vivant pour la plupart dans la rue, dans de rudes conditions de froid et de faim, sans accès aux soins vétérinaires. Elle revenait du Nord en rapportant à chaque fois un chiot ou deux, espérant leur proposer un avenir meilleur en trouvant des familles d’adoption au Sud. Ces gestes isolés s’organisèrent peu à peu quand André conçut d’abord un blog puis un site internet, Chiots Nordiques, proposant régulièrement des chiots sans collier pour adoption. Ceux-ci étaient issus de quelques communautés du nord du Québec, aperçus souvent par des infirmières et travailleuses sociales témoins de leur quotidien difficile, qui informait régulièrement le couple Roy-Samson des petits à rescaper. Des photos-descriptions des chiots étaient mises en lignes et les familles voulant les adopter devaient compléter un formulaire, y décrivant le milieu qu’ils avaient à offrir et leurs motivations à faire un tel geste. L’initiative pris peu à peu de l’ampleur et c’est alors qu’en 2011 Eric Coïa et Chantal Ducharme, deux policiers près de la retraite, offrirent leur temps pour embrasser eux aussi la mission de l’initiative naissante. Leur amour pour les chiens, leur esprit vif et leur volonté d’aider donna un second souffle à l’organisme. Se joignit aussi presqu’au même moment Daphnée Veilleux-Lemieux, une vétérinaire passionnée qui se montra prête à s’impliquer à fond pour la cause.  Son arrivée permettra une nouvelle orientation à l’organisme, celle de stériliser les chiens errants par le biais de cliniques mobiles, ce qui propulsera Chiots Nordiques sur une piste qui depuis ne cesse d’évoluer! 

Cette nouvelle approche visait à adresser la problématique à sa source, celle de la surpopulation canine dans les communautés du Nord du Québec. Faute de services vétérinaires pour contrôler ces populations, le recours à l’arme à feu semblait alors être l’une des rares solutions visant à restreindre les meutes, qui souvent devenaient une menace entre elles mais surtout pour les populations avoisinantes. Celles-ci en venaient même à craindre de sortir de leur maison de peur d’être attaquées par un-des chien (s) devenu (s) agressifs par manque de ressources. Aussi, la proximité des forêts environnantes donnait parfois lieu à des rencontres entre loups et chiens, ces derniers devenant de dangereux vecteurs de la rage lors de leur retour en communautés. La santé publique et la santé animale s’y voyaient alors toutes deux menacées. La première clinique de stérilisation massive vit donc le jour en mai 2012, à Schefferville, ou une vingtaine de bénévoles prirent part à une giga mission, celle de stériliser une centaine de chiens en l’espace de 3 jours, dans des conditions quasi de brousse! Depuis ce jour, ce sont des dizaines de cliniques qui se sont tenues dans plusieurs communautés du Québec; plus de 3000 chiens stérilisés et des centaines d’adoptions au sein de familles québécoises.

Chiots nordiques est donc le fruit d’une poignée de bénévoles passionnés, qui d’années en années se sont joints à l’initiative pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui : une ressource permettant une solution humaine à la problématique de surpopulation canine, visant ultimement une cohabitation harmonieuse et sécuritaire entre les communautés (qui en expriment le besoin) et leurs congénères canins.